Il sera incapable d’interpréter la technique illusionniste de Véronèse. L'art et l'illusion chez Platon 221. rejette un certain genre de poésie, il serait donc plus exact de dire que, dans n'importe quelle création, il y a un aspect dont il admet ou non l'utilisation sur le plan social, sans pour cela en juger la valeur intrinsèque en tant que forme belle. [37] «en art dit « contemporain », moins il y a à voir, plus il y a à dire !» écrit Monneret dans son pamphlet ; Jean Monneret, « Catalogue raisonné », Salon des indépendants, Paris 1999, [38] Arthur Danto, « Artworks and Real Things », in Theoria, XXXIX, 1973, Les ombres d'Eros (l'Amour sous toutes ses formes) et de Thanatos (la Mort obscure et variable) ainsi que leur...» Lire la suite, Dans « Le Banquet », Platon fait dire à Diotime : « l'objet d'Éros, Socrate, ce n'est pas, comme tu l'imagine...» Lire la suite. l art selon platon Page 1 sur 50 - Environ 500 essais rien a foutre 2733 mots | 11 pages un dialogue de Platon, traîtant du genre critique. Cette Forme doit être considérée comme un principe organisateur —plutôt que comme une forme au sens de « shape » en anglais[26]—. Platon voit dans l’art l’apparence, Aristote y voit l’apparaître. L'art nous. Et cependant il le bannit »6. [9] Paul Klee, « Théorie de l’art moderne ». Mais la définition de la beauté elle-même reste inaccessible à l’homme comme en témoigne la tentative avortée de Socrate dans le Grand Hippias[3]. Toutefois, les appréciations que nous portons sur l'œuvre, ou sur l'objet produit qui prétend au statut d'« œuvre d'art », dépendent en grande partie du plaisir ou de la satisfaction que. J.-C., 347 - 346 av. [32] Dans l'exercice de la poésie, cette «bonification» devient pour Aristote une valorisation de la fiction. Mais, en dehors de son reflet sur les choses on ne voit jamais la lumière elle-même qui est le véritable sens des choses. Grâce à l’effort de connaissance du spectateur il peut contempler la beauté de l’œuvre sans forme, c’est-à-dire sans et à travers sa configuration visible[10]. Son sens, directement accessible intuitivement, lui est immanent. », Dogma, décembre 2011 [dogma.lu]), [7] Frangne P.-H. « Vers un art sans écart ? La peinture, par exemple, n’est qu’une copie d’une copie. Buy Des Principes de L'Art D'Apres La Methode Et Les Doctrines de Platon (1850) by Burnouf, Emile online on Amazon.ae at best prices. L'art semble inévitablement lié à l'idée de beau.En effet, quand on dit d'un objet qu'il est une œuvre d'art, on lui attribue une valeur (« c'est de l'art », « ce n'est pas de l'art »). Stérile, l’œuvre d’art est en même temps une entreprise trompeuse car elle engendre une expérience esthétique. Le passage de l’être en puissance à l’être en acte, de la privation d'être à l'être-étant (pour employer le vocabulaire d'Heidegger), Aristote le qualifie de mouvement de perfection, ou d’accomplissement, dans la mesure ou il vient amener à l'existence ce qui ne l'était qu'en puissance. Se complaisant aux plus frelatées des apparences, l'art chez Platon est comme la sophistique : une virtuosité de l'illusion et une entreprise de perversion. Et celle-ci est le domaine de l'art. On sait avec quelle sévérité Platon a jugé certaines formes d’art. Mark as duplicate. Ainsi, la différence entre l’artisan et l’artiste, tient à ce que l’artiste apporte un « supplément » d’être au fait technique. [31] « Nietzsche et l’Art », Article en ligne de La-Philosophie.com, 2012 [la-philosophie.com/nietzsche-art]. L'un tendrait à descendre sans cesse davantage une pente que l'autre s'efforcerait de remonter. [5] Platon, « La République », Livre VII op. [19] Charles Peguy, « Le mystère des saints innocents », Gallimard, 1948 p.14, [20] P.-H. Frangne et L. Brogowski « Vers un art sans écart ? L'entéléchie ainsi définie est, en quelle que sorte, la surimpression de la perfection sur elle-même. Dans sa description des « Vieux souliers avec lacets » de Van Gogh, Heidegger montre qu’il n’y a rien de plus révélateur de l'être authentique, de la « vérité » de cette paire de bottines de paysans où se lit toute l'usure et la fatigue du labeur des champs. Fast and free shipping free returns cash on delivery available on eligible purchase. Dès lors, le récit de l’origine du Taj Mahal n’est pas la condition de sa beauté. Prenons un morceau d'airain, nous dit-il, certaines caractéristiques le différencient des autres métaux. Fast and free shipping free returns cash on delivery available on eligible purchase. C'est à l'art cependant que la cité platonicienne confie l'éducation des enfants, l'organisation des cérémonies, la composition des danses et des chants. p. ex. Journal of Philosophy 31 (25):690-691 (1934) L’œuvre d’art acquiert ainsi une dimension philosophique que ne possède pas le récit historique[14]. Platon comme Aristote conçoivent l’art à travers la grille de la mimésis. Du fait qu’elle contient en elle-même sa propre logique, sa propre signification, l’image métaphorique parle d’elle-même, elle n’a pas besoin de rechercher à l’extérieur d’elle sa signification. « L'art est la mise en œuvre de la vérité. J. Moreau. (1) Cf. Éros est « traversée du sensible » en ce sens qu'il ouvre un passage par le sensible pour finalement s’en émanciper. L'émotion esthétique ne doit rien à la beauté parce qu'elle ne doit rien à la vérité. Contrairement à l’anamnèse de Plotin[16] qui conditionne l'art à l'abandon de la réalité prosaïque, l’art d’Aristote s’appuie sur le réel pour en faire jaillir une vérité. Selon Aristote, l'art doit, comme la nature, être harmonieux. Comprenant aussi bien les récits homériques et la théogonie d'Hésiode (377d-378d), les tragédies d'Eschyle (380a, 381d, 383ab) et celles d'Euripide (Rep. VI1I, 568ab), impliquant le style et ses figures (392c-394b), la mélodie, l'harmonie et le rythme (398c-401a), la μουσική désigne, chez Platon, l'activité générale des Muses. Socrate lui donne une place éminente : il avoue à plusieurs reprises son « affection » et son « respect » envers les R. Loriaux (1955) Abstract This article has no associated abstract. Au delà de la technicité il y a le sens. Il s’agit de deux acceptions de la mimésis auxquelles correspondent deux techniques de représentation : alors que la mimésis de Platon est de nature symbolique, celle d’Aristote renvoie plutôt à la métaphore. L’entéléchie de l’œuvre d’art c’est ce qui permet à l’œuvre perçue par le spectateur d’avoir une vie propre. A l’inverse, la beauté du Taj Mahal, la beauté d’un Cézanne ou de la Septième symphonie de Beethoven, s’imposent intuitivement à nous sans qu’il soit nécessaire de recourir à quelque explication que ce soit. Export citation. Cette hypothèse de l’autoréférence de l’œuvre contemporaine à travers son interprétation fait écho à ce qu’en dit Arthur Danto : « au moment où quelque chose est considéré comme une œuvre d’art, il devient sujet d’une interprétation »[38]. Selon Heidegger[33] l'œuvre fait advenir la vérité comme dévoilement, comme accession à l'être. Pour connaître le Beau, il est nécessaire de quitter le domaine de l’art, de la mimésis comme copie de la copie, pour retrouver la figure d’Éros comme aspiration de la beauté (206e)[2]. En cela, l'art est à l'opposé de la philosophie. On peut dire que tout au long des dialogues, du Charmide jusqu’aux Lois, un certain aspect de l’art est pris constamment et vigoureusement à partie. In: Revue des Études Grecques, tome 93, fascicule 440-441, Janvier-juin 1980. pp. L'art est du même ordre de valeur que la rhétorique ; l'art dupe et flatte les sens et nous éloigne de la réalité vraie. La seule différence avec Platon, c'est que pour le catholicisme, l'art ne doit pas être subordonné à la philosophie mais à la révélation divine. L'art et l'illusion chez Platon by hermetica58 in Types > Brochures. Les forces en jeu dans l'art sont essentiellement les forces actives : elles n'ont pas besoin de s'opposer ou de nier d'autres forces pour s'imposer. Il faut bien un démiurge pour que l'idée ait une réalité sensible et que d… [24] En physique des systèmes, la néguentropie est considérée comme un facteur d’organisation. L'émotion esthétique fait partie du jeu de l'art. Seulement l'intelligence au service du bien. Cette valeur ajoutée qu'apporte l'art poïétique à la matière façonnée en signale, nous dit Heidegger, l’« être authentique ». Quand Péguy écrit, dans le Mystère des Saints innocents, que «la Foi est un grand arbre »[19], on peut affirmer qu'il fait de l'arbre le symbole de la foi. Plotin voit dans l’œuvre d’art un chemin ou « échelon » pouvant mener à la beauté intelligible[6]. Platon ne voit pas l'objet d'art comme un ajout que l'homme ferait au monde en créant quelque chose de plus mais il voit dans l'art quelque chose de moins : l'objet d'art est moins que son modèle. Cette analyse rejoint celle de Gadamer à propos de l’image du modèle lorsqu’il en fait une réalité autonome qui, émanant de ce qui est rendu présent par elle, lui apporte un surcroît d’être. Se référant à une « réalité véritable » il affirme, à l'inverse de Platon, que seul l'art est en mesure d'y avoir accès. Par la représentation, il acquiert, pour ainsi dire, un surcroît d’être. Dans l’Allégorie de la Caverne, la lumière de la beauté et de la vérité éclaire les choses réelles, et le rôle du philosophe est de contribuer à ce que nous nous détachions de l’apparence, des ombres de la doxa, pour apercevoir la réalité des choses. Le sens du symbole transcende le symbole. [35] Hans-Georg Gadamer, « Vérité et méthode», Paris, Seuil, 1976, p. 158. Comme chez Aristote, le peintre de Heidegger transcende la réalité brute du modèle pour la transposer dans l'ordre général : ce qu'est vraiment la paire de chaussures dans l'existence paysanne. Mais, ajoute-t-il, entre les mains de l'artiste ce même morceau d’airain peut devenir autre chose, par exemple une statue. Dieu « est ce qu'Aristote appelle une entéléchie (...) un être ayant en soi sa fin et sa perfection » (Victor Cousin, Histoire générale de la philosophie, 1861, p. 158). Seul l’accès à la « réalité véritable » peut être accès à la beauté. Poétique, Editions du Seuil, Paris, 1980. Il ne fait que donner une dimension supplémentaire à celle-ci, une dimension discursive. République III, 398 a : προσκυνοΐμεν αν αύτον ως ίερον και θαυμαστόν και ήδύν. Revue Philosophique de la France Et de l'Etranger 146:140 (1956) Platon condamne l’art, non seulement parce qu’il est incapable d’atteindre la vérité mais plus gravement encore parce qu’il peut en détourner. Éros est l’artisan qui unit ce qui était séparé, et de cette union naît un troisième terme : l’œuvre d’art qui synthétise et valorise. Platon y voit l’illusionnisme, Aristote y voit une forme épurée du réel. « De telle sorte [que] l'être qui se cache est illuminé. La métaphore impose à l'esprit du spectateur, en surimpression par rapport à l'information logique contenue dans la figuration concrète de l’œuvre, une image associée fondée sur une schématisation du réel. » in « Ce que vous voyez est ce que vous voyez. De plus, l’espace dont relève le Christ est celui de la corruption temporelle, de la fin des choses, du temps qui passe. De plus il n'imite même pas l'être mais il imite le sensible. L’art est ainsi producteur de connaissance. Adresse email visible uniquement par l'auteur du blog. Je n’ai même pas besoin de connaître l’historique de l’œuvre pour être saisi par la beauté qui l’irradie. [18] André Lalande, « Vocabulaire technique et critique de la philosophie » Paris, P. U. F., 9e éd., 1962, pp. Platon distingue œuvre d’art et quête du beau. Journal of Hellenic Studies 54:226 (1934) Abstract This article has no associated abstract. Dans la Poétique , Aristote le classe en effet, avec l’artisanat, dans la catégorie des activités poétiques, par opposition aux activités pratiques, comme la politique ou la morale, qui ont leur fin en elles-mêmes [1] . Elle renforce l’emprise de la doxa - l’opinion - sur la pensée. La philosophie ne sait pas ce qu’est l’art.Elle se préoccupe plutôt de la fonction de l’art.La branche s’occupant du beau est la philosophie de l’art.Dans l’Antiquité, l’art visait à exprimer la Beauté. Le sculpteur ne fait pas qu’extraire d’une masse de pierre l’imitation d’un corps, il lui imprime cette expression de vie et de souffrance dont la vérité en fonde la beauté. L'art, moyen d'éducation et de connaissance? C’est dans la beauté de l’œuvre que réside tout le sens de celle-ci. Car l'art est une éducation sentimentale. L'art est imitation. » colloque novembre 2005. En faisant de l’œuvre d’art une copie de copie, Platon conçoit la mimésis sur le registre du symbole[20]. [36] Musées, galeries ou autres environnements signifiants consacrés comme tels par l’artiste lui-même ou l’institution. » dit Vlaminck. * Champs obligatoires. Cette détermination néguentropique de l’airain ne peut s’actualiser —au sens anglais de rendre « actual »[25]— sans l'intervention d'un « agent » extérieur, en l’occurrence le sculpteur. Buy Des Principes De L'Art D'Apres La Methode Et Les Doctrines De Platon (1850) by Burnouf, Emile online on Amazon.ae at best prices. L’art selon Platon et les néoplatoniciens, L’art contemporain répond à d’autres critères. Platon distingue œuvre d’art et quête du beau. C’est à ce titre que, selon Gadamer, la signification de l’image religieuse est exemplaire, car elle seule permet de voir la « puissance ontologique de l’image »[30]. Ainsi, par exemple, l’amour de la chanson populaire qui est à l’image des joies et des souffrances de la vie quotidienne, de ses contradictions et incertitudes, contribue à renforcer la doxa comme seul référent. Il ne peut être expliqué conceptuellement ou intellectuellement. L’entéléchie de l’œuvre d’art, application de la poïésis à elle-même [d’Éros à lui même], c’est l’âme de l’œuvre d’art. Platon comme Aristote conçoivent l’art à travers la grille de la mimésis. E. I. La teneur propre de l’image est ontologiquement définie comme émanation du modèle »[35]. Mais cette captation du pouvoir de l'art se retrouve aussi en politique (exemple : Le lumineux ainsi constitué dispose son paraître dans l'œuvre. La jouissance esthétique de l’amateur d’art a son origine dans une sensibilité à la présence d’une œuvre. [www.fabriquedesens.net/La-matiere-des-Grecs-a-Einstein,43]. A contrario, en faisant de l’œuvre d’art la construction analogique d’une réalité dont on ne retient que certains attributs essentiels pour les mettre en valeur, Aristote conçoit la mimésis sur le registre de la métaphore. Platon et l'art de son temps [Book Review]. l art selon platon Page 2 sur 50 - Environ 500 essais Mes documents 2526 mots | 11 pages travaille comme lecteur public, on le retrouve maître d`éloquence à Athènes. L’œuvre d’art se donne alors pour principale fonction de dévoiler la présence de l’intelligible entendu comme fond métaphysique du temps hors-temps[8]. C'est le beau qui s'illumine en tant que vérité de l'apparence, ici celle d’une simple paire de chaussures. Ainsi, c’est en connaissant le contexte à l’origine de l’œuvre que le spectateur de Guernica peut en apprécier toute la vérité. Learn more about Scribd Membership 1080-1081. « l’entéléchie de ce qui est possible, en tant que possible, il est manifeste que c’est le mouvement » Aristote, « La Physique ». En termes saussuriens, on dira qu’au signifiant « arbre » correspond un signifié qui est la représentation mentale d'un arbre. [30] Hans-Georg Gadamer, « Vérité et méthode », Paris, Seuil, 1976, p. 161. Free 2-day shipping. De ce point de vue, le tableau « Guernica », aujourd’hui exposé comme symbole des horreurs de la guerre, peut être considéré comme un exemple d’art au sens platonicien. », Tautologie et littéralité dans l'art contemporain (2009) 7-25 - [halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00624337], [8] B. Salignon « Sujet et Temporalité », Cours Esthétique Master 1 Philosophie, psychanalyse. Imiter, c’est rendre semblable à ce qu’on imite ou ... L’artiste en effet, selon Platon, se borne à reproduire et à copier le sensible. cit. Université Rennes 2 Haute Bretagne, [21] Michel Le Guern, « Sémantique de la métaphore et de la métonymie », Librairie Larousse, Col. Langue et langage 1973, p. 39. Ce que symbolise cette position est théologiquement claire : le Christ est l’axe du monde. Finalement, l’être est l’union d'une Forme et d'une Matière. Platon voit dans l’art l’apparence, Aristote y voit l’apparaître. Par conséquent, pour Platon, dans la Cité idéale les artistes devront être rigoureusement soumis au philosophe-roi. L'œuvre d'art nous révèle donc que l’être ne se définit pas de façon univoque : il est à la fois un être en acte et un être en puissance, puissance au sens de potentialité. [28] Aristote, «La Poétique», coll. Éros peut habiter l’art, lequel peut être porteur de quête du beau et du vrai. Selon l’alexandrin, il ne faut pas en rester à l’aspect trompeur de l’illusion mais s’intéresser à ce dont l’illusion fait indirectement allusion. Il condamne l’art, mais il respecte l’artiste. Cette caractérisation n’a en soi rien de péjoratif, et, dans le Sophiste, Platon mentionne un analogue divin de la production humaine des images. L’interprétation aristotélicienne ne parvient pas à saisir ce qui fait qu’une œuvre contemporaine puisse prétendre au statut d’œuvre d’art. « L’art est une abstraction, c’est le moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer » disait Paul Gauguin. DOI : https://doi.org/10.3406/reg.1980.4257, www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1980_num_93_440_4257. Platon y voit l’illusionnisme, Aristote y voit une forme épurée du réel.L’art selon Platon et les néoplatoniciens. Ni l’interprétation d’Aristote ni celle de Heidegger ne semblent convenir à certaines productions de l’art contemporain. « La peinture c'est comme la cuisine. Pour lui la véritable œuvre d’art a une fonction maïeutique. De la même façon qu’une bonne tragédie est un « système de faits »[13] qui imite une action dont elle retient les attributs essentiels mis en valeur au moyen d’une intrigue unifiée et complète, toute œuvre d’art est une mise en ordre unifiante et valorisée par la schématisation des traits essentiels d’une réalité qui, elle, est vécue sur le mode de la dissémination, de la juxtaposition, de la confusion, du hasard et de contingence. Aristote interprète l’art à travers le travail de l’artiste et de l’Éros géniteur. En effet, la « beauté » de l’art « platonicien » lui vient d’un extérieur qui illumine, transcende l’œuvre. L’art est par là simplement situé par rapport aux autres productions, production imaginaire par opposition à la production dite réelle, c’est-à-dire en fait utilitaire. La fonction cognitive de l’art selon Aristote repose donc sur une stylisation ou une schématisation qui engendre une forme épurée du réel[17] contenant en elle-même sa propre logique, sa propre signification. Les artistes sont dangereux pour la république car l’art séduit alors qu’il n’est que pur illusionnisme. ». Se complaisant à la réalité la plus frelatée, l'art serait donc inconciliable avec cette recherche de la réalité la plus pure qu'est la philosophie. l'idée de Platon selon laquelle l'art doit servir des buts plus nobles que lui-même. Éros doit s’affranchir du piège de la sensualité pour accéder à l’enfantement. Le Taj Mahal est une métaphore de l’amour au delà de la mort. Selon cette même interprétation aristotélicienne, nombre de productions contemporaines, en tant qu’œuvres d’arts, vivent par procuration. La quête du beau est « instrument de réminiscence », car elle ouvre l'esprit au souvenir de son origine divine et du monde intelligible qui est notre « véritable patrie ». La mimésis aristotélicienne fonctionne au contraire comme un processus dont l'objectif est de construire une représentation intelligible de la réalité. [25] Françoise Balibar, « La matière, des Grecs à Einstein », cours au Collège de la Cité des sciences. 38-39, [13] Aristote, « La poétique », chap. Ces différences spécifiques déterminent ce qu’Aristote appelle son être en acte, sa réalité singulière. Il devient à la fois une traversée du sensible et un instrument de réminiscence. Ce qui vaut pour la sculpture vaut aussi pour les autres domaines artistiques. Éros est un mouvement sans fin vers la beauté absolue, qui est aussi vérité absolue, objet d'une saisie non plus esthétique, mais purement intellectuelle. Cela pourrait signifier qu’à un certain type d’œuvre d’art correspond, dans un mouvement circulaire, un type d’interprétation, et réciproquement. Il appartient au groupe des dialogues dits socratiques, que l'on considère habituellement comme des compositions de jeunesse. Le terme « perfection » doit être pris ici indépendamment de toute référence morale ou esthétique[27]. L'art, en jouant sur nos émotions, peut nous apprendre à « aimer ce qui est aimable et haïr ce qui est haïssable ». On rappelle souvent que le législateur platonicien célèbre le poète à cause de ses prestiges (1), et à cause de ces mêmes prestiges l'exile de sa République (2). L'art est un outil de transcendance vers l'intelligible. M… Toute imitation n'est pas à bannir comme telle, elle est parfois nécessaire : le démiurge imite le modèle intelligible dans le Timée. L'art n'est qu'une imitation, un miroir de ces ombres. Dans « la Poétique », Aristote reprend le concept de « mimésis » à Platon. Paul Klee dira plus tard : « L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible »[9]. L’art est doublement poïétique. Le peintre amateur amène bien à l’existence une forme nouvelle sans qu’il s’agisse pour autant d’une œuvre d’art. La fulgurance de l’émotion esthétique que j’éprouve face au Taj Mahal n’a rien à voir avec le sentiment d’admiration que j’éprouve face à une prouesse technique, fut elle architecturale. L’art est vu sous l’angle de l’acte créateur de vérité. Le début du Protagoras de Platon nous donne une vivante image de l`enthousiasme et du respect extraordinaire qu`il suscite parmi la jeunesse. L’art est producteur de connaissance[15]. Pour Plotin, la quête de la beauté suppose un certain recul qui favorise l'abandon de la réalité prosaïque présente sous la multitude de ses aspects singuliers. (fix it) Keywords Plato Art Art, Ancient: Categories Ancient Greek and Roman Philosophy. [33] Martin Heidegger, « De l’origine de l’œuvre d’art », version de 1931-32, Texte allemand et traduction française par Nicolas Rialland, Édition bilingue numérique [pilefacebis.com/sollers/IMG/pdf/heidegger_de_l_origine_de_l_oeuvre_d_art.pdf], [34] Martin Heidegger, « De l’origine de l’œuvre d’art », version de 1931-32, Texte allemand et traduction française par Nicolas Rialland, Édition bilingue numérique [pilefacebis.com/sollers/IMG/pdf/heidegger_de_l_origine_de_l_oeuvre_d_art.pdf]. Dans « De l’Âme » (livre II), Aristote définit l'âme comme « l’entéléchie première d’un corps naturel qui a la vie en puissance ». J.-C., est un philosophe grec, contemporain de la démocratie athénienne et des sophistes, qu'il critiqua vigoureusement. (...) Le paraître disposé dans l'œuvre est le beau »[34], ajoute Heidegger. Ce sens c’est ce qui dans l’œuvre d’art renvoie à un Autre qu’elle-même. Ce que l’on connait du beau c’est ce que nous en laisse entrevoir l’Alètheia. Platon : l’art comme un miroir. Plotin, le néo-platonicien, revisite l’interprétation platonicienne de l’art en la rectifiant. Imitant la réalité sensible, les œuvres d'art ne sont qu'une imitation (mimésis) d'imitation, la copie trompeuse d'une copie. L’artiste parvient à sur-imprimer la perfection sur elle-même. La quête de la beauté véritable est une démarche maïeutique qui implique une certaine ascèse, car, souvenons-nous, le mythe nous apprend que c’est de façon négative que l’on approche de la vérité. L. Hobin, Les rapports de l'être et de la connaissance d'après Platon, Paris, 1957, p. 31-32 ; V. Goldschmidt, Questions platoniciennes, Paris, 1970, p. 242 ; H. Joly, Le renversement platonicien, Paris, 1974, p. 49-51. Dans « De l’Âme » (livre II), Aristote définit celle-ci comme « l’entéléchie première d’un corps naturel qui a la vie en puissance ». Pour être belle, une oeuvre doit être proportionnée et représentative de ce que l'homme perçoit dans le réel. 25-41. S’abandonner à cette expérience, c’est éprouver un sentiment esthétique. Mais, pour lui, la mimésis n’est plus articulée sur l’opération de dévoilement d’une présence extratemporelle qui se laisse saisir derrière le sensible. Le sculpteur qui réalise une statue, même s’il fait preuve d’une parfaite maîtrise technique, ne réalise pas nécessairement une œuvre d'art. Mais les mains de l’artiste ou de l’artisan nous révèlent qu’il dispose d’un potentiel inverse, de nature néguentropique[24]. Cela ne s'explique pas. [11] Emmanuel Kant, « Critique de la faculté́ de juger ». Cette interprétation de la mimésis renvoie à l'Allégorie de la Caverne[5] : ce que la plupart des hommes pensent être la « réalité véritable » n'est que l’ombre de celle-ci projetée sur les parois de la caverne. C’est ce qu’Aristote appelle son être en puissance. Sortir de la Caverne est pénible. Ainsi l’art, selon Platon, vise un plaisir distinct de la connaissance et de l’utilité éthique. La beauté du Taj Mahal dont la reconnaissance immédiate s’impose intuitivement à nous, repose sur une stylisation de l’amour et de la mort. A la différence de l'artisan et du technicien qui « ne font » qu’amener à l’existence ce qui est déjà inscrit potentiellement dans les choses, l'artiste amène un supplément de sens à sa création. Mais celui qui n'a aucune connaissance de la théologie chrétienne sera incapable de procéder à cette analyse, il n’y verra que la qualité esthétique et technique du tableau.