En effet, c’est une information que la Fnac ne rapporte pas dans les caractéristiques du produit, sur son site de e-commerce. À partir de mars 1866, il souffre d’hémiplégie. C'est à la suite de la lecture des Mémoires d'un névropathe de Daniel Paul Schreber, venues à lui par le biais de Carl Gustav Jung[4], que Sigmund Freud décide d'étudier ce cas de paranoïa, en se basant sur la description qu'en fait Schreber dans ses écrits[5]. Plus tard, il partagera la haine de Gustave Flaubert et de Victor Hugo pour Napoléon III, mais sans s’engager outre mesure d’un point de vue littéraire (« L’Émeute, tempêtant vainement à ma vitre / Ne fera pas lever mon front de mon pupitre » — Paysage dans Tableaux parisiens du recueil Les Fleurs du mal)[24]. « Je soutiens aujourd’hui comme alors, écrit-il, et il est plein d’assurance et de fermeté dans son propos, qu’une condition indispensable pour comprendre les processus psychiques dans l’hystérie et dans les autres psychonévroses est d’approfondir le problème du rêve. Outre des poèmes graves (Semper Eadem) ou scandaleux (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda), l’horreur (Une charogne) et l’envie d’ailleurs (L’Invitation au voyage) à travers l’exotisme. Freud y décrit les deux périodes de maladie de Schreber : une première qui dura de 1884 à 1885, traitée par le Dr Flechsig, et qui, à l'aveu de Schreber, « se déroula sans que survînt un seul [...] épisode touchant au domaine du surnaturel[9] », et une seconde, débutée en 1893, où Schreber sombre dans un délire violent. Une élocution pédantesque », « se défend, assez obstinément […] d’avoir outragé les mœurs dans ses vers », « qui emploie les niaiseries du mystère et de l’horreur pour étonner le public », « les anges avaient des ailes de chauve-souris avec des faces de catins », « Baudelaire [ait] réussi à se faire passer dans le monde des lettres pour un poète de génie », « réputation et [son] talent […] se brisèrent en mille pièces », « Je défie bien la postérité d’en retrouver un morceau », « entassement d’allégories ambitieuses pour dissimuler l’absence d’idées », « langue ignorante, glaciale, sans couleur », « ne sera plus cité désormais que parmi les fruits secs de la poésie contemporaine », Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Discography of American Historical Recordings, International Music Score Library Project, « La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s'assimiler à la science ou à la morale ; elle n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même », « ([…] à l’angle du boulevard Saint-Germain (maison détruite […]) », « Monsieur, ce matin votre fils, sommé par le sous-Directeur de remettre un billet qu'un de ses camarades venait de lui glisser, refusa de le donner, le mit en morceaux et l'avala. Évidemment, vous pouvez changer les noms et les lieux et varier l'intrigue. Cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d’aphasie. La dernière modification de cette page a été faite le 16 février 2021 à 23:09. Louis Edmond Duranty qualifie le poète de « croque-mitaine littéraire » au talent surfait « qui emploie les niaiseries du mystère et de l’horreur pour étonner le public ». Maison où est décédé Charles Baudelaire. La connaissance des œuvres de Poe et de Joseph de Maistre atténue définitivement sa « fièvre révolutionnaire »[23]. Cette situation infantilisante inflige à Baudelaire une telle humiliation qu'il tente de se suicider d'un coup de couteau dans la poitrine le 30 juin 1845[21]. Dans Pauvre Belgique, il rapporte : « On me dit qu’à Paris 30 000 pétitionnent pour l’abolition de la peine de mort. Il doit être réellement fidèle à sa propre nature. Il est aussitôt admis dans la maison de santé du docteur Guillaume Émile Duval (1825-1899), aliéniste réputé. « Maintenant il est mort, et si tu veux tu peux venir. Je dis qu’il contient toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie non voulue, inconsciente, et que c’est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau. Victor Hugo lui écrit en octobre 1859 qu’il ne partage pas sa vision de l’art pour l’art, lui préférant « l’art pour le progrès », mais reconnaît qu’il donne à la poésie une force neuve : « Vous dotez le ciel de l’art d’on ne sait quel rayon macabre. Le 21 septembre 1844, maître Narcisse Ancelle, notaire de la famille, est officiellement désigné comme conseil judiciaire qui lui alloue une pension mensuelle de 200 francs[20]. ». En effet, « la paranoïa serait un mode de défense contre un désir homosexuel[4] », selon l'analyse de Freud, qui affirme que « en général l'être humain oscille, sa vie durant, entre la façon de sentir hétérosexuelle et la façon de sentir homosexuelle, et le refusement ou la déception d'un de ces côtés a coutume de le pousser vers l'autre[17]. Cinq psychanalyses est un recueil de cinq études psychanalytiques, publiées en commun à l'initiative de Freud, d'abord en allemand, dans un tome des Gesammelte Schriften, puis en français, en 1935[1]. Comment pourrait-il en être autrement, explique-t-il, devant l’« inspiration puérilement prétentieuse », l’« entassement d’allégories ambitieuses pour dissimuler l’absence d’idées », la « langue ignorante, glaciale, sans couleur » et le goût partout affiché pour l’immonde et le scabreux. L’autrice se souvient également de ces étés à Sanary-sur-Mer, lors desquels son beau-père recevait ses amis haut-placés pour des soirées particulièrement sordides. », « J'en ferai moi un roman où je mettrai en scène un scélérat, assassin, voleur, incendiaire et corsaire, et qui finira par cette phrase : « Et sous ces ombrages que j'ai plantés, entouré d'une famille qui me vénère, d'enfants qui me chérissent et d'une femme qui m'adore, je jouis en paix du fruit de mes crimes » », « Exposition universelle (1855). Ensuite je suis à la maison, entre-temps, j’ai dû aller en voiture, mais je n’en sais rien. Par la suite, il renoncera à se présenter au fauteuil d’Henri Lacordaire[30]. » Il suffit de comparer ces propos : « […] qui n'a connu ces admirables heures, véritables fêtes du cerveau, où les sens plus attentifs perçoivent des sensations plus retentissantes, où le ciel d'un azur plus transparent s'enfonce dans un abîme plus infini, où les sons tintent musicalement, où les couleurs parlent, et où les parfums racontent des mondes d'idées ? Islam Judaïsme ... engagée au Chemin-Neuf avec son mari depuis 1992, responsable de la revue de la Communauté et animatrice de retraites. Une plaque, marquée d’un C et d’un B au balcon du deuxième étage, y a été apposée, rue de la Culture-Sainte-Catherine (devenue, Bordeaux, Île Maurice et Île Bourbon (actuelle. Ainsi, le surnaturalisme porte en germe certains aspects de l’œuvre de Lautréamont, de Rimbaud et du surréalisme même. À partir de cette période, Baudelaire ne cessera de proclamer son admiration pour l’écrivain américain, dont il deviendra le traducteur attitré. » Mais surtout ses parents ont été effrayés par une lettre qu'elle avait laissée sur son bureau pour que ses parents puissent la lire. Le Spleen de Paris (autrement appelé Petits poèmes en prose) est édité à titre posthume en 1869, dans une nouvelle édition remaniée par Charles Asselineau et Théodore de Banville. Le coup d’État mené par Louis-Napoléon dans la nuit du 1 au 2 décembre 1851 ne lui laisse plus aucune illusion : « Le 2 décembre m’a physiquement dépolitiqué » écrit-il à Narcisse Ancelle le 5 mars 1852[68]. Le chapitre suivant s’attelle à développer cette hypothèse.[réf. ». C'est dans cet ordre d'idée que Freud propose par la suite une lecture soutenue des Mémoires d'un névropathe, citant abondamment le texte et esquissant ses premières déductions[réf. Un supplément à cette étude y est ajouté l'année suivante. Baudelaire est condamné à une forte amende de trois cents francs, réduite à cinquante par suite d’une intervention de l’impératrice Eugénie. « Les Drames et les romans honnêtes », La Semaine théâtrale, novembre 1857. La phrase est toute bourrée par l’idée, à en craquer. à ce passage du Premier Manifeste du surréalisme : « réduire l'imagination à l'esclavage, quand bien même il y irait de ce qu'on appelle grossièrement le bonheur, c'est se dérober à tout ce qu'on trouve, au fond de soi, de justice suprême. « C'est sur l'ordre formel de son père » qu'elle vint se faire soigner. Il tire le bilan amer et cruel d’une relation qui n’aura pu satisfaire Baudelaire et se sera avérée source de souffrances bien plus que de bonheur. Paul Verlaine juge les poèmes des Fleurs du mal comme « la quintessence, […], la concentration extrême » de ce qui fait « l’homme moderne, avec ses sens aiguisés et vibrants, son esprit douloureusement subtil, son cerveau saturé de tabac, son sang brûlé d’alcool, bref cet échantillon d’humanité qu’il appelle « le bilio-nerveux par excellence » ». Goût de la vengeance. Le même jour, il est inhumé au cimetière du Montparnasse (6e division), dans la tombe où repose son beau-père détesté, le général Aupick, et où sa mère le rejoindra quatre ans plus tard. De ce rêve rien ne peut être analysé sans l’appui du rêveur. Mais pour en savoir un peu plus et confirmer cette hypothèse de départ, encore nous faut-il suivre le découpage de ce rêve et les associations qu'il provoque à sa suite. C’est à cet homme que Dora est identifiée tentant de découvrir les mystères de sa propre féminité. Cette conception de la poésie annonce celle de presque tous les poètes qui vont suivre. » Freud y va, dans cette première partie, d'un résumé détaillé de la maladie de Schreber, se basant à la fois sur ses mémoires, et à la fois sur les documents psychiatriques le concernant. La lecture des dossiers médicaux afin de reconstituer le parcours de Schreber est l'occasion, pour Freud, de critiquer la psychiatrie pratiquée à l'époque, tout en la distinguant de la psychanalyse qui, contrairement à sa consœur, qui ne se contente que de décrire les effets du délire, considère que les psychoses « procèdent de motions les plus générales et les plus compréhensibles de la vie d'âme[12] » et qu'il faut s'intéresser à leurs constructions pour les approcher. Pour en finir avec ce qu’il appelle « les hérésies » modernes, Baudelaire dénonce encore « l’hérésie de l’enseignement » : « La poésie, pour peu qu’on veuille descendre en soi-même, interroger son âme, rappeler ses souvenirs d’enthousiasme, n’a pas d’autre but qu’elle-même. Il évoque l'ivresse que lui a fait éprouver la révolution de 1848, mais précise : « De quelle nature était cette ivresse ? « S'il va haïr le général Aupick, c'est sans doute que celui-ci s'opposera à sa vocation. L’originalité du style découle de la conception. C’est à cette gouvernante, que Dora s’était identifiée : elle avait ainsi donné ses huit jours à Freud, le quittant à jamais, au bout de trois mois d’analyse. Vous ne ressemblez à personne (ce qui est la première de toutes les qualités). Dora souffrait depuis l’âge de huit ans d’une gêne respiratoire permanente qui s’accentuait par accès. La phrase est toute bourrée par l’idée, à en craquer. Elle écrit que comme j’étais sortie à l’insu de mes parents, elle n’avait pas voulu m’informer que papa était tombé malade. » Des poèmes, comme Le Mauvais Moine, L’Ennemi, Le Guignon montrent cette aspiration à transformer la douleur en beauté. Il commence alors à composer plusieurs poèmes des Fleurs du mal. 30 000 personnes qui la méritent », « Pour que le sacrifice soit parfait, il faut qu'il y ait assentiment et joie, de la part de la victime. — J’aime votre âpreté, avec ses délicatesses de langage qui la font valoir, comme des damasquinures sur une lame fine. Le féroce Pauvre Belgique restera inachevé. Donner du chloroforme à un condamné à mort serait une impiété, car ce serait lui enlever la conscience de sa grandeur comme victime et lui supprimer les chances de gagner le Paradis », « dans la faible mesure de l’attention donnée à la vie civique, [avait pris parti] contre tout ce qui ressemblait à la voix du peuple et au suffrage universel. » (Mon cœur mis à nu). Charles Pierre Baudelaire naît le 9 avril 1821[5] au 13 rue Hautefeuille[6] à Paris: ses parrain et marraine sont les parents « adoptifs » de sa mère, Pierre Perignon et Louise Coudougnan[7]. - Je n'ai pas de convictions, comme l'entendent les gens de mon siècle, parce que je n'ai pas d'ambition », « Il n’existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Théodore de Banville parle de la publication des Fleurs du mal et de leurs « courts chefs-d’œuvre » comme d’un « véritable événement littéraire ». […] Seuls restaient, malgré l'envoûtement qu'exerçait encore sur lui son « vampire », avec un curieux besoin d'expiation, la honte de cette liaison, le remords de la dégradation où le maintenait sa passion avilissante. » et il ajoute, dans le Salon de 1859 : « L’artiste, le vrai artiste, le vrai poète, ne doit peindre que selon ce qu’il voit et ce qu’il sent. Cette aune est, pour Freud, celle de l’Œdipe. « Personne, poursuit Freud, avec beaucoup d’autorité, n’aura de chance d’avancer dans ce domaine s’il veut s’épargner ce travail préparatoire ». Critique d’art et journaliste, il défend Delacroix comme représentant du romantisme en peinture, mais aussi Balzac lorsque l’auteur de La Comédie humaine est attaqué et caricaturé pour sa passion des chiffres[15] ou sa perversité présumée[16]. J’ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur ; il m’avait toujours semblé que son principal mérite était d’être visionnaire, et visionnaire passionné. Gratuit. D'après le panneau explicatif érigé devant l'entrée de l'immeuble. Pour toute réponse, Dora le gifle. L’odieux y côtoie l’ignoble ; le repoussant s’y allie à l’infect… », « de la part de Madame Vve Aupick, sa mère, de, « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renferment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas, en leur forme expressive, les, « composait dans les cafés et dans la rue », « Tout enfant, j’ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires : l’horreur de la vie et l’extase de la vie. Je n’ai trouvé de repos qu’en elle […] »[62]. Une seule recherche : de petites mains lavées, écurées, mégissées. Si on prépare soi-même son manger, on aura beaucoup d'enfants. La mère et la fille s’entendaient très mal, en revanche Dora éprouvait une grande admiration pour l’une de ses amies, Madame K. Elles vivaient dans une grande intimité. Jugeant la vie de l’adolescent « scandaleuse » et désirant l’assagir, son beau-père le fait embarquer pour Calcutta. Lorsque Dora se promène dans une ville étrangère qu'elle ne connait pas, elle nous confirme qu'elle s'est identifiée à l'un de ses prétendants qui est effectivement parti à l'étranger. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de citer ces liens comme source et de les enlever du corps de l'article ou de la section « Liens externes ». Pour Baudelaire, il ne s’agit ni de littérature, ni de notions plus ou moins abstraites, mais « du spectacle vivant de (sa) triste misère ». — Vous avez trouvé le moyen de rajeunir le romantisme. Avec une exception pour le réaliste Honoré de Balzac, chez qui il voyait bien davantage qu’un naturaliste (« Si Balzac a fait de ce genre roturier [le roman de mœurs] une chose admirable, toujours curieuse et souvent sublime, c’est parce qu’il y a jeté tout son être. Il renouvellera cette expérience occasionnellement, et sous contrôle médical, en participant aux réunions du « club des Haschischins ». « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère », Baudelaire jugé par quelques contemporains, Articles ou chapitres consacrés à Charles Baudelaire, « Lorsqu’il arrive à Lyon, Charles a dix ans et demi… À l’égard de son beau-père aucune hostilité n’est alors perceptible, « S'il va haïr le général Aupick, c'est sans doute que celui-ci s'opposera à sa vocation. Dans une lettre testamentaire adressée le 30 juin 1845 à son notaire, Narcisse Ancelle, où il annonce son intention de se tuer, Baudelaire affirme : « Je donne et lègue tout ce que je possède à Mlle Lemer […] Moi, je n’ai que Jeanne Lemer. Pour l'améliorer, ajoutez des sources secondaires ou tertiaires indépendantes du sujet de l'article [. Pour les autres significations, voir. Le poète y occupe, au rez-de-chaussée du pavillon situé au fond du jardin, une chambre bien éclairée ornée de deux toiles d'Édouard Manet[32], dont la Maîtresse de Baudelaire, peinte en 1862, aujourd'hui au musée des beaux-arts de Budapest. Eugène Delacroix. Ces impressions naissent chez Baudelaire du sentiment profond de la malédiction qui pèse sur la créature depuis la chute originelle. 1er semestre 1856 : 18, rue Jean-Pierre Timbaud (ancienne rue d'Angoulême-du-Temple), Paris 11e. Ce qu’il appelle sa justice vous a condamné au nom de ce qu’il appelle sa morale ; c’est là une couronne de plus[29] ». Dandy endetté, il est placé sous tutelle judiciaire et mène dès 1842 une vie dissolue. Les « Mémoires du Président Schreber » avaient passionné aussi bien Freud que Jung, comme ils en témoignent tous deux dans leurs lettres[3], au temps de leur correspondance. On peut donc lire cet avant-propos du texte de Dora, comme une suite à ce qu’il a encore à dire, pour sa défense et la défense de sa découverte, à propos de son ouvrage de L’Interprétation des rêves paru un an plus tôt en 1900. « Baudelaire » redirige ici. Comme le suggère le titre de son recueil, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l’idéal inaccessible (À une Passante), la violence et la volupté (Une martyre), mais aussi entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ») et même entre les artistes à travers les âges (Les Phares)[4]. Vous créez un frisson nouveau », « tout concorde à l’effet produit, laissant à la fois dans l’esprit la vision de choses effrayantes et mystérieuses, dans l’oreille exercée comme une vibration multiple et savamment combinée de métaux sonores et précieux, et dans les yeux de splendides couleurs », « marquée du sceau énergique d’une longue méditation », « à la pointe extrême du Kamtchatka romantique », « où l’on récite des sonnets exquis, où l’on s’enivre avec le haschisch pour en raisonner après, où l’on prend de l’opium et mille drogues abominables dans des tasses d’une porcelaine achevée », « la quintessence, […], la concentration extrême », « l’homme moderne, avec ses sens aiguisés et vibrants, son esprit douloureusement subtil, son cerveau saturé de tabac, son sang brûlé d’alcool, bref cet échantillon d’humanité qu’il appelle « le bilio-nerveux par excellence » », « ce poète que l’on cherche à faire passer pour une nature satanique éprise du Mal et de la dépravation […] avait l’amour du Bien et du Beau au plus haut degré », « […] Sans cravate, le col nu, la tête rasée, en vraie toilette de guillotiné. »)[50]. Mais le 6 février 1862, il n’obtient aucune voix et se désiste. Voici 43 idées de scénarios inédits pour écrire votre roman. Le Président Schreber : Remarques psychanalytiques sur un cas de paranoïa (dementia paranoides) décrit sous forme autobiographique est publié pour la première en 1911 dans une revue de psychanalyse allemande. Le Président Schreber n'est pas une étude clinique de Freud, mais d'une analyse psychanalytique des délires psychotiques racontés par Schreber lui-même dans son autobiographie[5]. Ceci est accompagné d’un sentiment d’angoisse que l’on a dans un rêve où l’on ne peut avancer. Ses dépenses d’apparat sont jugées outrancières par ses proches, qui convoquent un conseil judiciaire[19]. ». Il s'agit de l'étude du cas Dora, une jeune fille hystérique, et des essais consacrés à l’« Homme aux loups » et à l’« Homme aux rats ». Une troisième édition des Fleurs du Mal, accompagnée des onze pièces intercalaires, a disparu avec lui. Sans nul doute l’absence de sa mère, exclue de ces relations d’amour qui s’étaient tissées entre les membres du quatuor, son père et madame K., monsieur K. et Dora, était-elle en cause dans sa difficulté à répondre à cette question. Freud devine que ce jeune homme est celui qu'elle épousera plus tard. En 1843, il découvre les « paradis artificiels » dans le grenier de l’appartement familial de son ami Louis Ménard, où il goûte à la confiture verte. Dès la parution des Fleurs du Mal en 1857[26], Gustave Bourdin réagit avec virulence dans les colonnes du Figaro du 5 juillet 1857 : « Il y a des moments où l’on doute de l’état mental de M. Baudelaire, il y en a où l’on n’en doute plus ; — c’est, la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes choses, des mêmes pensées. Il affectionnait aussi La Rotonde, un café du Quartier latin. Je m’habille vite. Le 30 août, Victor Hugo, à qui Baudelaire a envoyé son recueil, lui envoie de son exil à Guernesey une lettre d’encouragement : « Vos Fleurs du Mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles. Une passion au sujet de laquelle, toutefois, certains de ses contemporains, comme Nadar, se sont interrogés, en s’appuyant sur les déclarations d’un amant de Jeanne Duval et de prostituées connues, qui témoignent au contraire de la chasteté surprenante de Baudelaire[14]. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les styles ! Cette malicieuse Dora annonçait ainsi à Freud qu'elle ne lui laissait plus que deux heures et demie pour résoudre ses problèmes car au bout de ce laps de temps, elle l'aurait quitté. Il interprète le délire de Schreber, en postulant que cet homme était en proie au complexe paternel. […] Une seule personne a réellement compté dans la vie de Charles Baudelaire : sa mère[10]. Souhaitant la mort d’un royaume qu’il juge artificiel, il en résume l’épitaphe en un mot : Enfin ! En seconde, il obtient le deuxième prix de vers latins au concours général. Encore peut-on être déjà attiré par cette phrase évocatrice « Je vois devant moi une épaisse forêt dans laquelle je pénètre » Elle nous permet déjà de deviner ce qui est un des thèmes du rêve, avec celui de la mort du père, celui où identifiée à un homme, ce jeune homme parti à l'étranger, elle explore le corps de la mère, le corps d'une femme, comme une façon de se poser des questions sur sa propre féminité, sur ce qu’est être une femme du point de vue d’un homme. 1859 : hôtel de Dieppe, 22, rue d’Amsterdam, Paris 9e. C’était de mauvais augure quant à cette psychanalyse qui n'a duré que trois mois. À ce moment, mon soupçon se mua en certitude, écrit Freud. Et puis vous chantez la chair sans l’aimer, d’une façon triste et détachée qui m’est sympathique. En effet, dans l’histoire d’une phobie infantile, celle du Petit Hans, c’est le père du jeune garçon, qui a aidé son fils à se guérir de sa phobie, avec l’aide de Freud, celui-ci jouant le rôle de tiers et de superviseur de ce travail analytique entrepris par le père. L’homme éternel n’est que « l’animal de proie le plus parfait »[70]. C'est ainsi que Freud soulève la question des liens de la masturbation et de l'énurésie. Son père, Joseph-François Baudelaire, né en 1759 à La Neuville-au-Pont[8], en Champagne, est alors sexagénaire. Ils le croisent, deux mois après le procès d’août 1857, et en laissent le portrait suivant : « […] Sans cravate, le col nu, la tête rasée, en vraie toilette de guillotiné. Monsieur K. en partie délaissé par sa femme, s’intéressait, lui, de très près, à Dora. Le 15 juillet 1848 paraît, dans La Liberté de penser, un texte d’Edgar Allan Poe traduit par Baudelaire : Révélation magnétique. - Je n'ai pas de convictions, comme l'entendent les gens de mon siècle, parce que je n'ai pas d'ambition ». C’est ainsi que d’associations en associations d’idées, ce rêve aborde les souvenirs d’enfance de Dora, la période de son enfance où son père venait la réveiller pour la sauver d’un autre danger, celui de mouiller son lit. Entre ces deux événements, celui de l’enfance et le récent, le rêve établit une communication. En revanche, sa pratique de l’opium est plus longue : il fait d’abord, dès 1847, un usage thérapeutique du laudanum[17], prescrit pour combattre des maux de tête et des douleurs intestinales consécutives à une syphilis, probablement contractée vers 1840 durant sa relation avec la prostituée Sarah la Louchette. Des quintes de toux persistèrent jusqu’à l’âge de dix huit ans, âge qu’elle avait lorsqu’elle vint voir Freud. Son faire-part de décès indique : « de la part de Madame Vve Aupick, sa mère, de Mme Perrée, sa grand-tante et de ses enfants, de Mme Vve Baudelaire sa belle-sœur, de M. Jean Levaillant, Général de Brigade, de M° Jean-Jacques Rousseau Levaillant, Chef de Bataillon, de M° Charles Levaillant Général de Division, ses cousins ». André parle toutefois d'une « équivocité » de la question de l'homosexualité chez Freud, généralement manquée par la critique. Même s’il contracte une colique à cette occasion, cette expérience semble décupler sa créativité (il dessine son autoportrait en pied, très démesuré). Freud l'explique lui-même en ces mots : « Étant donné que les paranoïaques ne peuvent être contraints à surmonter leurs résistances internes [...] le rapport écrit ou l'histoire de malade imprimée interviennent comme substitut de la connaissance personnelle du malade[7] ». nécessaire]. Pour rejoindre ce désir infantile du rêve, Freud se réfère, avec une infaillible sûreté, à cette phrase équivoque prononcée par Dora « on peut avoir besoin de sortir la nuit ». Lors d’une visite à l’église Saint-Loup de Namur, Baudelaire perd connaissance. Elle y manifestait le désir de se suicider. Comme De Quincey avant lui, l’accoutumance lui fait augmenter progressivement les doses. Un an plus tard, sa mère se remarie avec le chef de bataillon Jacques Aupick. Forums pour discuter de bout, voir ses formes composées, des exemples et poser vos questions. C'était une lettre d'adieu. Alors âgé de quatorze ans, Charles est inscrit comme pensionnaire au Collège Louis-le-Grand, mais il doit redoubler sa troisième. Plus tard, Baudelaire payera même la pension de Jeanne à l’hospice. Comme la nature, l’homme est souillé par le péché originel et, à l’instar de René ou de Werther (Goethe), Baudelaire n’éprouve le plus souvent que le dégoût pour « la multitude vile » (Recueillement). Cet homme lettré, épris des idéaux des Lumières et amateur de peinture, peintre lui-même, laisse à Charles un héritage dont il n’aura jamais le total usufruit. En janvier 1836, la famille revient à Paris, où Aupick sera promu colonel en avril. Voici le texte de ce rêve, ce que Freud appelle « contenu manifeste du rêve », c'est-à-dire le récit qu’en fait l’analysant et qui est à déchiffrer nous dit Freud, comme un rébus pour pouvoir en retrouver le « contenu latent », c'est-à-dire le désir inconscient qui tentait de s'y faire reconnaître. Le poète ne s’en révolte pas moins contre la condition humaine. Il passe son baccalauréat au lycée Saint-Louis en fin d’année et est reçu in extremis. Les deux points principaux de la psychose schreberienne, selon le psychanalyste, sont son délire rédempteur, caractérisé par un rapport à Dieu qui s'incarnerait dans les nerfs des individus, et un fantasme de transformation en femme. Les deux autres études, consacrées au « Petit Hans » et au Président Schreber, ne sont pas des comptes-rendus d'analyse. Lors de l’inauguration du monument Baudelaire au cimetière du Montparnasse, Armand Dayot, inspecteur des Beaux-Arts, rappellera cette recherche de la sensation : « Ce fait même d'avoir découvert un frisson nouveau, frisson qui va jusqu'à l'extrême limite de la sensibilité, presque au délire de l'Infini, dont il sut emprisonner les manifestations les plus fugitives, fait de Baudelaire un des explorateurs les plus audacieux, mais aussi des plus triomphants de la sensation humaine »[58]. Ainsi, pour les Goncourt, Baudelaire appartient au cercle des « épaffeurs cyniques », proférant en public d'énormes obscénités. Dans sa jeunesse, il retrouvait ses amis Chez Duval, un marchand de vin installé place de l'Odéon. Cordialement, Anonyme , 23 mars 2020 - 16:25. C’est pourquoi l’imagination est pour lui « la reine des facultés ».