La présence des serviteurs donne lieu à un jeu de scène : François Lecercle [29] met en évidence le caractère particulièrement « monstrueux » de la mise à mort des enfants dans la pièce de Sénèque. Charpentier, livret de Thomas Corneille, Abbé Simon-Joseph Pellegrin (livret) /Joseph-François Salomon (musique), Exploitation possible de l’affiche du spectacle, Laurent Gaudé parle de Médée Kali sur le site Classiques & Contemporains, http://www.laurent-gaude.com/laurent-gaude-3/theatre/medee-kali/, « L’Ancienne rhétorique - Aide mémoire », Communications, 1970, 16, p.17-223, https://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k71364q, http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/CORNEILLEP_MEDEE39.pdf, https://www.cairn.info/revue-transversalites-2011-1-page-85.htm, https://www.cairn.info/revue-l-information-litteraire-2002-1-page-12.htm, http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/seneque/table.htm, https://gallica.bnf.fr/ark :/12148/btv1b90631697/f4.image.r=m%C3%A9moire%20de%20mahelot, http://www.crlc.paris-sorbonne.fr/pdf_revue/revue2/Spectacle1.pdf, L’affaire des possédées de Loudun, émission France-Culture, les chemins de la philosophie 02-09-2016, Présentation sur le site de Max Rouquette, Titre : Médée / Jean Anouilh, aut. Le poignard sanglant produit pourtant un effet de choc, parce qu’il fournit un support visuel pour imaginer la scène. Chez Corneille, l’effet est moins violent puisque ni Jason ni le public ne sont témoins du meurtre proprement dit. L’effet est différent si on voit Créüse se débattre sur la scène, même si le feu est « invisible ». Il donne pour exemple Médée, « où le héros est perfide et l’héroïne meurtrière, non seulement du sang royal, mais de ses propres enfants », sans qu’elle « soit punie d’une cruauté si horrible » [41]. On notera néanmoins que Corneille, en 1660, dans sa pièce La Conquête de la Toison d’or exploite une autre facette du personnage de Médée. Elle poursuit : Pensons notamment à la fonction des chœurs qui commentent la tragédie. L’infidélité de Jason, son ingratitude, s’expliquent dans la tradition par sa situation de paria ; il veut y échapper par un mariage princier qui lui garantira la protection de Créon. De retour à Iolcos, Jason épouse Médée. URL : https://www.cairn.info/revue-l-information-litteraire-2002-1-page-12.htm, [42] Notice du théâtre de l’Odéon - Article sur Isabelle Huppert dans ce rôle dans Le Parisien, [43] Présentation sur le site de Max Rouquette, [44] Consulter l’article sur théâtre on line, [45] Disponible dans les enregistrements BnF Collection sonore - Titre : Médée / Jean Anouilh, aut. […] La Médée de Sénèque est « terrible à l’excès ». Une erreur s'est produite, veuillez ré-essayer. Dans ce cas, Horace et Aristote invoquent des raisons dramaturgiques ; le dénouement artificiel permet de dénouer l’action, mais ne procède pas de l’enchaînement des faits. « Un homme sensé […] a bien de la peine à supporter Médée traversant les airs dans un char traîné par des dragons ». Télécharger des livres par LELOUP Jean-Yves HENNEZEL Marie de Date de sortie: January 24, 1997 Éditeur: Le Grand Livre du Mois Nombre de pages: 224 pages Il reste que, pour Aristote et Corneille, les meurtres en famille sont les actions les plus susceptibles de produire crainte et pitié, ce qui constitue le « plaisir de la tragédie » [5]. Le regain d’intérêt pour Médée s’explique par les programmes actuels. On doute de la sincérité de ses sentiments pour Créüse. Pour la venger, il va même jusqu’à envisager lui aussi de tuer ses fils, tentation qu’aucun dramaturge n’avait encore osé lui attribuer : Dans le volume 17e du manuel Mitterand (éd. Que si quelquefois l’on y voit les méchants prospérer et les gens de bien persécutés, la face des choses ne manquant point de changer à la fin de la représentation, ne manque pas aussi de faire voir le triomphe des innocents, et le supplice des coupables ; et c’est ainsi qu’insensiblement on nous imprime en l’âme l’horreur du vice, et l’amour de la vertu », Corneille fait référence de façon implicite à cette prise de position moraliste dans la dédicace : « Ici vous trouverez le crime en son char de triomphe ». C’est seulement quand elle a perdu toute illusion qu’elle décide de punir Jason dans son amour paternel. [1]. C’est cette fureur qui l’amène à tuer son ami Lichas, mais hors scène. - Étudier les motifs d’une œuvre littéraire. URL : http://journals.openedition.org/etudesromanes/4075 ; DOI : 10.4000/etudesromanes.4075, [51] Exploitation de l’affiche à partir du site Théâtre on line : https://www.theatreonline.com/Spectacle/Mamma-Medea/38760 ; lien donnant accès à quelques documents iconographiques : https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/mamma-medea-de-tom-lanoye-et-christophe-sermet-par-le-th-tre-du, [52] Découvrir les albums, avoir accès à la première de couverture, écouter une interview de Nancy Peña sur Planete BD, [54] Consulter cet entretien de Brigitte Jacques-Wajemann sur Carres-classiques, [55] Dossier artistique sur le site du Théâtre de la Tempête, Contextualisations, histoire littéraire et parcours, Ressources numériques : contextualisation et prolongements, Travaux de contextualisation ou de prolongements, S’approprier les œuvres au programme de Première, Exemples de travaux en interdisciplinarité, BERNOLLE Marie-Anne, Chargée de mission pour l’Inspection de Lettres, II – Émotions tragiques vues par Aristote, Horace et Corneille, III - Cruauté et magie : le spectaculaire au service de l’horreur, L’objectif de Corneille : provoquer un choc, Mise en scène de métamorphoses ou autres événements surnaturels, IV – Diversité des émotions tragiques dans Médée, « tragédie en musique » de M.-A. Et noyer dans le sang le reste de nos flammes ». Jason obtient la main de Créüse, fille de Créon, et répudie Médée. Je ne m’offense plus de ta légèreté, > - Développer ses connaissances sur la narration. Et non seulement il se lance à la poursuite de Médée, comme dans la pièce de Sénèque, il veut également la faire torturer : Ce plaisir peut sembler paradoxal : crainte et pitié sont, si l’on se fie à l’expérience que l’on en a dans la vie courante, des émotions pénibles. Plus généralement, elle explique pourquoi l’intérêt pour le personnage de cette mère infanticide fléchit au XVIIIe siècle. La pièce aurait donc eu du succès en 1635, mais après ? Sénèque : « cruelle et terrible à l’excès pour Jason, pour Créüse » Donc aucun extrait ni étude de la pièce. la mort de Créon et Créüse qui, dans les pièces antérieures, est mentionnée dans un récit. C’est pourquoi Corneille imite Sénèque dans le monologue délibératif desvers 1342-1376, où juste avant le meurtre des enfants, les « cruels élans de l’épouse abandonnée » se trouvent « balancés par l’amour maternel » : Pour Aristote, le sujet tragique est « le surgissement des violences au cœur des alliances » : « un meurtre ou un acte de ce genre accompli ou projeté par le frère contre le frère, par le fils contre le père, par la mère contre le fils ou le fils contre la mère » [3]. Dans les pièces antérieures, après le divorce, il ne reste plus rien de la passion qui avait poussé Médée à quitter son royaume et à perpétrer ses crimes. Comme Horace, il n’y croit pas : Le portail boursorama.com compte plus de 30 millions de visites mensuelles et plus de 290 millions de pages vues par mois, en moyenne. » Un Secret, de Philippe Grimbert. Le « vol » du char est rendu possible à une « machine », suspendue à des câbles. On s’intéresse essentiellement à Médée en tant que femme persécutée et malheureuse. Elle lui avoue qu’elle a presque autant « envie » de la robe que de lui… (v. 584). La réplique s’adresse au public, spectateur externe qui doit s’associer à la douleur des personnages. déclenche un. Comment dire et montrer Corneille aujourd’hui ? Réjouis-t-en, Jason, va posséder Créuse… » (v.1571-73) Même s’il est censé se produire en coulisses, l’infanticide reste impressionnant, grâce au couteau symbolique qui focalise les regards de Jason comme du public. Il abrège le « spectacle de mourants » : les adieux de Créon et Créüse sont raccourcis, ainsi que les lamentations de Jason sur le cadavre de la jeune fille ; la réplique de Cléone apostrophant le public pour l’associer davantage au drame est supprimée. Deux exceptions : Euripide, mais on entend crier les enfants en coulisses, et Corneille. En tout cas, le succès critique est beaucoup plus mitigé. Des réécritures où l’action ne se réduit pas à l’épisode de Corinthe. Ce doute semble confirmé par le jugement de Voltaire [38] évoque un « succès médiocre ». Mais il a pour utilité de montrer le pouvoir de Médée. Il s’inscrit ainsi dans la lignée d’Aristote, mais en faux par rapport à la conception du théâtre des poéticiens de la Renaissance, à la conception qui prévaut à l’époque. 54), p. 12-26. Ce rôle est très valorisant pour les tragédiennes. *Votre code d’accès sera envoyé à cette adresse email. Chez Sénèque, la nourrice raconte dans un monologue la fabrication du poison proprement dite (v.670-739) ; puis Médée prononce une incantation qui lui donnera son pouvoir (v.750-843) [17]. L’accent est porté sur l’amour maternel de Médée - elle sacrifie ses fils surtout pour les soustraire au mauvais sort qui les attend -, qui exprime longuement son déchirement et ses remords. Le présent article a été réalisé à partir des notes que Florence Poirson a bien voulu nous confier, ce dont nous la remercions. Or le public de cette époque est habitué aux spectacles sanglants de la tragédie irrégulière, notamment les pièces de Hardy. Le sens exact de nefarius « qui a commis un acte nefas », soit un acte contraire à la volonté divine, aux lois religieuses, aux lois de la nature. > Aristote y voit une action violente « accomplie (…) par des agents qui connaissent leurs victimes et les identifient - c’est ainsi qu’Euripide fait tuer ses enfants par Médée » ; cela ne constitue pas pour lui le meilleur sujet [4]. Retour récent, à la scène ou à l’écran, de la Médée de Corneille. Scène de la préparation du poison A cet objet si cher tu dois tous tes discours […] Trophées de l’innovation vous invite à participer à cette mise en lumière des idées et initiatives des meilleures innovations dans le tourisme. Médée est créée au théâtre du Marais. Les études se focalisent souvent, notamment, sur la « violence » de la pièce, Ceux qui, par les moyens du spectacle, produisent non l’effrayant, mais seulement le monstrueux, n’ont rien à voir avec la tragédie ; car c’est non pas n’importe quel plaisir qu’il faut demander à la tragédie, mais le plaisir qui lui est propre », soit le plaisir produit par l’art du poète. C’est le cas de Cléopâtre dans Rodogune, autre héroïne « fière et indomptable » qui ne recule pas devant l’infanticide ; « mais tous ses crimes sont accompagnés d’une grandeur d’âme qui a quelque chose de si haut, qu’en même temps qu’on déteste ses actions, on admire la source dont elles partent ». Elle « lui prête à regret un silence complice » (v. 718), et va même jusqu’à servir d’intermédiaire à Jason qui n’ose réclamer lui-même la robe. L’adjectif rapporté à l’héroïne, Corneille affirme ne pas avoir à se « justifier » de montrer une criminelle impunie et triomphante, car Médée est représentée conformément à la tradition. Le spectacle y est moins « monstrueux » que celui de Médée jetant les corps des enfants aux pieds de Jason dans la pièce de La Péruse : Batteux), Médée est devenue une figure emblématique de l’infanticide, crime qui suscite l’horreur – d’autant plus s’il reste impuni. « Va, bienheureux amant, cajoler ta maîtresse, Moderniser le mythe permet de lui attribuer une dimension politique contemporaine. Ainsi, les crimes d’Atrée et de Médée sont monstrueux, aux deux sens du terme : ils sortent de l’ordre naturel, au sens physique du terme (ex. Comme leurs prédécesseurs de la tragédie humaniste du 16e, les dramaturges s’emparent de sujets mythologiques ou historiques et imitent les Anciens. Corneille, quant à lui, modifie l’agencement des événements et les rend plus spectaculaires encore. Elle y est présentée, conformément à la légende, comme une magicienne invincible, mais aussi comme une jeune fille naïve qui fait confiance aux serments d’amour de Jason. Il s’ensuit que jusqu’à l’Art de la Tragédie de J. de La Taille (1572) [8] , les poéticiens français mettent l’accent sur l’utilité du théâtre, le public devant tirer une leçon de l’action représentée. Médée est aujourd’hui très étudiée en lycée et collège. C’est le cas d’autres réécritures. Budé donne comme traduction « farouche et indomptable » ; sous la plume de Ch. [[Article à consulter : Florence Baillet, « La « survivance » du mythe de Médée dans Médée-matériau de Heiner Müller », Sken&agraphie [En ligne], 4 | Automne 2016, mis en ligne le 05 juillet 2017, consulté le 17 mai 2019. Les buts de l’éloquence sont traditionnellement : plaire, émouvoir, instruire. « A ces embrassements Pour suivre votre main de mes os se détache. films en VF ou VOSTFR et bien sûr en HD. Mais Médée, en montrant le poignard sanglant qui représente indirectement la mort des enfants, capte le regard de Jason – et en même temps celui du public : 1639, dans l’édition princeps de Médée, Corneille écrit dans la dédicace « A Monsieur PTNG » [9] : le but « de la Poésie dramatique est de plaire ». Tout cela explique que, d’abord accueillie froidement, après sa reprise en 1728, la pièce reste très longtemps au répertoire. Cette monstruosité tient à la jouissance qui envahit Médée en perpétrant le meurtre lui-même, indépendamment de celle causée par la torture morale de Jason. Le spectacle de l’horreur ne plaît plus. Au contraire, le « monstrueux » induit une réaction violente, de « la frayeur à l’état brut, la frayeur immédiate, trouble physique qui ne laisse place à aucune réflexion » (R. Dupont-Roc/J. Médée est une méchante femme qui se venge d’un malhonnête homme. « Sorcière » est d’ailleurs le terme employé par Jason à la fin de la pièce (v.1563). Cherubini, livret de François-Benoît Hoffmann. Mise en scène et lectures de Brigitte Jaques-Wajemann, 2006. Ainsi, la mort de Créüse n’est pas répulsive en soi pour Aristote, elle est acceptable dans un récit, même terrible, comme chez Euripide : Corneille fusionne les deux scènes et donne à voir Médée en action, Acte IV, sc. Pensons par exemple aux peintures représentant des animaux ignobles ou des cadavres, à un beau portait d’une femme laide. Ce poignard que tu vois vient de chasser leurs âmes Le Mémoire de Mahelot [18] fait mention des dispositifs scénographiques et accessoires que Corneille avait à disposition à l’Hôtel de Bourgogne. La persistance du personnage de Médée sur la scène lyrique s’explique par les mêmes raisons qui l’excluent de la scène tragique : les sortilèges spectaculaires conviennent à l’opéra qui est « le symétrique inversé de la tragédie parlée ». Mais les herbes n’ont aucun pouvoir et les filles de Pélias se retrouvent ainsi responsables du meurtre de leur père. C’est en particulier le cas de l’ironie de Médée à l’égard de Jason au dénouement – ironie presque aussi sadique que le spectacle qui lui est infligé dans la pièce de Sénèque : ayant entendu Jason traiter ses fils de « petits ingrats » (v.1568), elle lui retourne l’expression : Bannie par Créon, Médée se venge : elle fait porter à Créüse une robe empoisonnée qui s’enflamme sur elle ; le feu se communique à Créon, puis au palais royal. Batteux (1748), on trouve « cruelle, inflexible ». Corneille reproduit le même dispositif que dans l’intervention de Cléone ; cette fois le spectateur interne est Jason.
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